Soudain tu m’appelles. C’est l’heure du déjeuner, j’hésite à répondre, mais je réponds, je m’apprête à te dire que non, je ne suis pas chez moi. Mais finalement tu as juste besoin que je sois là où il faut, sans souci de la localisation : me voilà donc là pour toi, où je peux être, ami, confident, traducteur aussi puisque l’inconnu et l’inquiétude – si ce n’est une peur farouche – sont là et que cette langue française dans laquelle tu arrives parfois à vivre n’est plus utile, étouffée sous la situation. Je cherche à te rassurer, avec cette langue anglaise dans laquelle il faut vivre avec toi, ou sans toi puisque c’était un rêve, cette langue qui parfois m’épuise, faute de mots, faute de souplesse. Je te rassure mais te pousse ; tu iras.