Dimanche 12 janvier 2025

Vous êtes là, dans ce dimanche au ciel bleu qui pique, vous êtes l’un et l’autre des mots qui disent ce qu’il faut dire, ou essayer de dire. Toi tu écris le mot violence même si c’est impossible à exprimer tellement c’était indicible, et j’en crève de t’avoir ainsi anéanti — quel verbe employer ? —, de nous avoir ainsi réduits à une conversation qu’on a tous les deux oubliée. Et tu dis que de nous deux je pourrais écrire un livre. Probablement, je réponds. Toi, cet autre qui est maintenant ici et dans les jours qui passent, as-tu lu le mien ? Est-il toujours sur ta table basse à attendre que tu oses m’en parler, que j’ose te demander ? Ce n’est pas dans les livres que l’on sait être ensemble, de toute façon. Mais l’autre jour, je t’ai dit de le lire, mon livre, et que tu comprendrais combien nous pouvions tout oser, combien ce pouvait être simple.

Et puis il y a ce garçon, jeune, quelque chose de beau sans être ravageur, simple, les cheveux noirs, si noirs, la barbe tout autant, nous ferons des photos, bientôt, mais d’abord nous parlons, je raconte mes idées, une série de portrait, une autre, les prénoms qu’on se donne et j’ai envie de cela, capturer son visage. Elle avait disparu, cette envie : je vais mieux, bien mieux.

Aussi il y a les Jean-Luc, le hasard, les kilomètres. Aussi ta voix finalement, malgré tout ou parce que tout.

Et voilà, nous sommes le soir, je finis le livre de Sophie Poirier, ce livre que j’aurais tant aimé écrire, il y a ce passage sur son père, c’est beau. L’envie, aussi, de ça.