Chaque jour il notait ma tenue (ça n’allait jamais vraiment).
Nelly Kapriélan ; Le Manteau de Greta Garbo
La maison est désossée. Elle livre ses secrets de construction, elle dévoile cet équilibre entre la fragilité et la souplesse, elle montre les fantômes de pièces, ajoutées dans les règles de l’art et de l’urbanisme japonais (c’est à dire n’importe comment), que K a voulu supprimer. Elle nous étonne et nous inquiète, et donc évidemment on pose des questions sur l’isolation.
Puis prendre un train, 240 yens, trois stations, au-delà des montagnes de l’est, là, près du lac. Nom de la station : Zeze. Patienter dans un de ces cafés à l’américaine parce qu’il est tard, que nous sommes très en avance, qu’il fait froid et nuit et que les pourtours de la gare ne donnent pas envie de faire quelque chose ressemblant de près ou de loin à du tourisme. Chez Komada’s coffee, les banquettes sont de velours rouge et le bois clair, le café coûte évidemment 400 yens, on nous le sert avec d’alléchantes petites cacahouètes et puisque il y a de la place pour 4 il y a de l’espace pour s’étaler un peu, gribouiller des maquettes de site web, lire peut-être. Dehors, sourire de rigueur, un jeune homme sous-payé brave le froid et ceux qui rêvent de décroissance pour attirer le chaland, lui faire tourner une boule et lui faire gagner je ne sais quoi voire l’estime de cette marque de téléphonie mobile qu’il représente, toujours souriant malgré le froid et les vaines courbettes. Bien sûr nous ne sommes pas là pour ça, mais pour une répétition de Dumb Type, que l’on atteint après un parcours dans des couloirs qui m’évoquent Playtime sans être vraiment sûr de proposer la comparaison adéquate. La répétition est un moment comme je les aime, sans ennui, avec la joliesse d’un bon spectacle et les fragilités d’une répétition.