On s’étonne d’un temps gris, de l’opacité de l’ouest. La boulangerie comme hier, plaisir étonnant pour un moment banal, sortir comme ça pour un bonjour et des viennoiseries, tu parles d’une fantaisie…. et pourtant…
Une promenade là-haut pour nous deux, de l’autre côté de la nationale. L’homme dans sa Peugeot grise s’arrête : “Vous connaissez le coin ?“. Il nous aiguille, nous rassure : ce sera joli. Quelques gouttes, des mûres portées dans une chaussette avant de finir dans un chausson, presque rien, le bonheur d’un paysage vallonné. Au retour un fond de café, et nous retournons à Sainte Suzanne, cette fois tous les quatre, pour le chemin des moulins et même une visite de maison, moment étrange, gênant, la veuve traîne, dans sa voix et au milieu des travaux qu’il n’a pas eu le temps de finir, la fatalité de cette mort qui a frappé. Bref, pensons aux plaisirs et retournons en cuisine : le poulet à la Marguerite nous attend… le poulet, le rougail, le chausson donc aussi, la voix, le tonnerre, la lecture, Duras et Mitterrand qui parlent et racontent la peur…
Je me souviens d’un jour, rue Guynemer où j’habitais à ce moment-là, en rentrant chez moi, je vois un garçon qui était dans ma voiture.
François Mitterrand, Le bureau de poste de la rue Dupin.
Et partir. À Évron attendre encore.