Samedi 4 juillet 2015

Sa spécialité était de trouver à chaque fois une idée différente pour notre soirée. Une fois, elle m’a emmené manger des brochettes de poulet à Shibuya. Une autre fois, du shabu-shabu à Omotesando. Une autre encore, de la salade de poulpe et du chou coréen, vers la sortie sud de Shinjuku. Tokyo, ville kaléidoscopique, se prête particulièrement à ces fantaisies culinaires. Yuko était jeune, mais pas innocente : je la voyais parfois arriver, un peu en retard, avec un petit suçon sur le cou. J’aurais bien voulu coucher avec elle : je rêvais chaque soir qu’elle me gratifiait d’une nouvelle trouvaille pornographique (j’imaginais les gestes, les situations, les positions) mais elle se contentait d’une spécialité gastronomique – viande, volaille, poisson. En attendant, je réglais scrupuleusement l’addition.

Michaël Ferrier ; Kizu

Le café où l’on est installés, où j’écris puis lis, où tu lis, est exactement ce qu’on ne trouvera peut-être jamais ailleurs, j’entends par là dans une ville de cette envergure : deux clients, le bruit de la rivière, de jolies tasses, un verre d’eau fraîche, le chant des cigales revenu depuis hier, une petit boutique sur le côté ainsi qu’un atelier de céramique. A Paris, le lieu, simple et agréable, serait affublé du qualificatif “bobo” par un idiot à l’air satisfait.
Ce que tu lis te fait aborder la question de la discipline chez les Japonais, notion qu’eux-même détesteraient, d’après l’auteur, qui répond semble-t-il à une généralité par une autre. Les faits sont pourtant là, le terme de discipline étant alors à prendre dans le bon sens, mais lequel ?
… Bref, la suite ressemble encore à un samedi, avec la boulangerie, le vidéo-club, et – moins courant – la visite de 5 architectes. Tout cela pour finir par Godzilla avec éclats de rire, cerises et pop-corn.

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