Une semaine de Bretagne, tout là-bas, au-dessus de Brest : Coat-Méal. Il m’en a fallu du temps pour retenir le nom, pour ne pas inverser les dernières consonnes. Finistère nord, sept jours calmes, doux, ensoleillés. Indolents, a dit Denis. La pluie ? Presque ignorée. Sept jours de plaisir(s) : ne rien faire, paresser, lire Écoute la pluie, écrire, lire La Recherche, regarder le ciel, essayer de prendre les ragazzi locaux ou le curé en photo, se plaindre vaguement du roucoulement qui rompt le rythme des pages, regarder la jeunesse me rappeler la mienne devant une assiette de légumes, se dire que l’eau est froide mais y nager un peu quand même, éviter les algues, manger, regarder l’horizon ou les cerfs-volants, chanter au volant, boire, dormir, regarder les touches de couleurs sur la plage et en décrire la multitude dans le petit carnet gris qui sent maintenant le sable, regretter un peu la foule, gémir d’un flan, en reprendre, regarder les corps, être content de ce maillot que tu m’as offert, regarder les photos du Japon, reculer de l’odeur de renfermé dans le bazar, surexposer et flouter ceux qui jouent sur la plage, regarder les couleurs vives des grues à Brest, imaginer des soirées libertines chez les propriétaires, regarder le soleil.