24 – 28 août 2013

Le cocher, qui ne semblait pas disposé à causer, ayant à peine répondu à mes propos, force me fut, faute d’autre compagnie, de me rabattre sur celle de moi-même et d’essayer de me rappeler mes clochers.

Du côté de chez Swann

On continue, comme dans La Recherche (dans la page en face de l’extrait ci-dessus), à ne demander rien d’autre à la vie que de se composer toujours d’une suite d’heureux après-midi. Sur le chemin du retour, je découvre le doux intérieur et le petit jardin de Rezé après avoir revu Nantes, brièvement ; les souvenirs s’entremêlent, un concert de Placebo, un ami perdu de vue, un autrefois qui ne m’évoque je crois aucune nostalgie. L’arrêt familial en Saintonge est assez bref, doux, il laisse le temps d’un cheval, d’oies, de vaches au poil humide à la fin du dimanche. Et c’est ensuite Limoges, autre arrêt familial et une autre famille, une famille qui s’étend puisqu’ils emménagent, qu’il faut monter le frigo et qu’on fait connaissance. C’est enfin la campagne charentaise, une autre, qui pousse jusqu’à Rouillac pour la foire mensuelle. Et c’est alors qu’au milieu de cette ruralité ensoleillée au déjeuner gorgé de gras de porc et de mayonnaise, assis à ma table ils font connaissances. Elle tient le stand de meringue où J s’est libérée d’une envie ; lui, il habite là, en face, la maison derrière le camion du primeur. 13 ans de veuvage pour elle, 7 pour lui. Elle est assez fataliste, mais de ses paroles à lui sourd l’insupportable. Ça ne peut plus durer, dit-il.