Mardi 24 décembre 2013

“Quelquefois, j’écris très peu, mais en réalité, j’y pense tout le temps.”

Annie Ernaux, Retour à Yvetot.

Dans mon sac il y a les cadeaux que je t’offrirai, une cravate, le deuxième livre de La Recherche que j’ai entamé après avoir clos le livre d’Annie Ernaux et avoir noté quelques idées sur un nouveau cahier à la couverture gris foncé. Car page 71, au sujet de la notion de transfuge de classe et de l’idée d’écrire voici ce qu’elle répond : “J’avais déjà ce désir là (…) mais Bourdieu m’obligeait en somme à oser le faire“.

Nous arrivons plus tard que prévu à Trouville, j’ai eu donc largement eu le temps de quelques pages au milieu desquelles – puisque c’est la journée des citations – certaines m’offrent un sourire :

“Je sais bien que le père Norpois est très boutonné, mais avec moi, il s’ouvre si gentiment.”

“Et comme elle était incapable de mentir à mon père, elle s’entraînait elle-même à admirer l’ambassadeur pour pouvoir le louer avec sincérité.”

Bref, enfin nous marchons, arrivons à l’hôtel. Dans ta valise notre pique-nique et ces belles surprises que tu m’offriras. Chambre 509, avec vue sur la mer.  Mais la mer est plongée dans le noir. Invisible, elle le sera presque autant une fois sur la plage, mais moins discrète par le roulement des vagues que l’on cherche du regard. Au casino, on regarde les gens, je cherche à imiter vaguement Jeanne Moreau dans La Baie des Anges mais j’ai oublié le prénom – Jean – et les numéros fétiches qu’elle aurait rejoué le lendemain malgré sa promesse.