Bin s’appelle Richard. Il est chinois. Il parle un anglais parfait. Pas d’accent. It almost sounds weird to me parce que les Asiatiques que je connais ont tous un fort accent en anglais. Il se fait appeler Richard parce que c’est plus simple que Bin… Vous voudriez vous faire appeler Poubelle ? Il est drôle, frais, intelligent, un jour il sera riche. Il préfère manger avec des baguettes, même la tarte, et me poussera peut-être à relire le texte de Susan Sontag duquel j’avais extrait ceci :
Nous trouvons les chinois naïfs de ne pas percevoir la beauté d’une porte craquelée, dont la peinture s’écaille, le pittoresque du désordre, la force de l’angle inhabituel et du détail significatif, la poésie du dos tourné.
Je l’avais notée sur un post-it, sans noter la date, en guise de pense-bête pour que je relise le texte en question. Je l’avais notée à cause des “dos tourné”. Je l’avais notée car je voulais comprendre ce que j’avais survolé. Le métro est souterrain mais combien de chose j’y survole !