Train pour Nara, surtout ne pas se tacher. Sur nos genoux, un appétissant bento choisi parmi les rayons multicolores de Iseitan ; de quoi nous réconcilier avec ces encas bien pratiques mais toujours un peu similaires. Lorsque le train démarre, la boîte est vide, les pantalons impeccables, la cravate remise à sa place et les soubresauts ne nous dérangent pas pour goûter cette pâtisserie de saison : quelques amandes dans la pâte de riz.
De la suite on retiendra (ou pas) la longue marche qu’on n’imaginait pas si longue, le tapis rouge au milieu du vert, le garçon aux cheveux bicolores, le petit carton rouge, le ticket jaune moutarde, le montage éclair de l’estrade de l’autre côté de la vitre, le chapeau en forme d’abat-jour, le défilé de mascottes (daim, poussin écrasé, avion, etc.) donnant des airs d’Intervilles à cette ouverture de festival, le Powerpoint, le discours du président du jury, la difficulté de monter sur une estrade quand on porte une kimono, la première partie du film et ses quelques très beaux témoignages, le plaisir de comprendre les phrases prononcées lentement, les petites lumières dans le parc, l’idée toujours agréable d’un moment à part, les corps musclés des joueurs de tambours (“Tu vois ils n’ont pas besoin d’aller à la salle de sport“), le plaisir fugace de dire à N.K. qu’it is really beautiful, la liberté pas trop frustrante d’être venu sans appareil photo.