Alors, au fil d’une discussion joyeuse avec Rika, découvrant que les deux types de plantes bizarres qui poussent au fond du jardin sont comestibles, les unes revenues lorsqu’elles sont jeunes pour éviter l’amertume, les autres en beignets, j’étoffe le vocabulaire de nos loisirs domestiques – le jardinage, les bouquets de fleur, la cuisine… – tsukushi, tsubomi, fukimoto, suisen, rappa suisen, ageru, itameru….
A peine assis pour enfin travailler, les ongles pas vraiment nets, encore un peu terreux, je tourne la tête et remarque d’abord sur ce passant son pull ayant comme motifs de grands carrés blancs cassés, beiges, marrons, anthracites, camels… Je me dis que je serais bien capable – voire heureux – de porter le même pull-over, lorsque mes yeux se penchent vers les trois chiens qu’il tient en laisse. Blancs, beige, marrons, gris, ils ont un pelage parfaitement assorti au pull, objet de surprise qui deviendra anecdote lors de dîners ou de collations en présence d’amis francophones à qui l’on aime raconter le calme du quartier et l’amusant cortège des promeneurs de chiens.