Lundi 1er juin 2015

Tout n’est que mouvements lents, musique et chants, mais j’hésite sur le mot “chant”. Nous n’avons pas lu , avant de venir, ce qui allait se passer sur scène, alors nous ne pouvons qu’être dans une sorte de pure situation, celle du spectateur qui ne sait rien et ne comprend rien ; nous sommes regardeurs, écouteurs. On peut – notez comme soudain je passe à l’indéfini, emportant dans mes pensées les autres regardeurs – inspecter les vêtements sur scène, les décortiquer, même si l’on est loin, et s’en étonner. On peut regarder les gens autour, s’étonner là aussi, qu’il y ait des ados, baskets et sacs à dos, des filles aux cheveux bleus. On peut facilement être dérangé par les bruits de pas sur le gravier, derrière, puisque l’on est à trois rangées du fond, arrivés bien après les premiers rangs. On peut même facilement s’endormir, même sur ce banc de bois. On peut partir au bout d’une heure et trente minutes, comme un grand nombre d’occidentaux, eux aussi au fond, eux aussi curieux de cet art qui reste un grand mystère.
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