Je ne m’attendais pas, en lisant le discours de Kenzaburo Oé lorsqu’il reçut le prix Nobel de littérature, à découvrir que l’une de ses références était le conte de Nils Holgersson. J’ai 10 ans, le dessin-animé tiré du conte passe à la télévision chaque samedi après-midi et c’est sur le matelas épais et l’édredon fleuri de ma grand-mère que je regarde avec émerveillement l’histoire de ce garçon et des oies sauvages. J’ai alors rêvé, les années qui ont suivi, comme l’enfant devenu minuscule, d’être emporté au dos d’une oie dodue pour voir le monde… rêve bien plus accessible que de tuer des monstres interplanétaires en Ulysse du 31ème siècle.