Décalage horaire américano-nippon oblige, la journée passe l’œil rivé sur les courbes de chance que Clinton ou Trump soit élu(e). Il est tôt lorsque la ligne bleue démocrate commence à chuter, j’entame alors le repassage de quelques vêtements, et cette déclivité transforme alors un intérêt pour ces élections en une obsession, une immense tristesse voire un effroi à l’idée que l’Amérique soit dirigée par ce type, même si l’idée d’une Hillary ne faisait pas sortir les confettis.
Mais c’est dans un commentaire sur Facebook que s’aggrave, non pas mon obsession, mais mon effroi, effroi dû à la verbalisation de la haine de l’autre, verbalisation toute trumpienne s’étalant là sous des prétextes de liberté d’opinion pour une vaine histoire de photo de nu censurée sur ce réseau social. À un commentaire insultant et déplacé, j’ose répondre un commentaire agacé, et me voilà traité de censeur par un individu qui confond liberté d’opinion et liberté de tout exprimer, vraiment tout exprimer, tout, surtout des propos inconvenables, haineux, de préférence exagérés et donc erronés, voire simplement idiots après que l’individu en question a lu ce journal.
Évidemment, il est bon de dire qu’il ne faut rien répondre à ce genre de médiocres crachats provenant de paranoïaques aux œillères brunes, mais je crains que ce qui était une minorité silencieuse avant l’avènement des réseaux sociaux et des commentaires dans la presse en ligne ne devienne trop bruyante et s’impose. L’auto-censure, directe conséquence du respect dont nous devons tous faire preuve, est semble-t-il une notion ignorée par cette partie de la population…
C’est donc agacé que j’arrive chez C, bras plâtré mais radieuse, qui nous raconte sa journée avec le Dalai-lama, ce dernier conseillant à chacun de chercher l’amour qu’il a au fond de lui, pour s’aimer lui-même et donc aimer les autres. Y en a qui vont devoir creuser…