Je regarde le lac Chungara et le volcan Parinacota. Je regarde cela après avoir vu tant d’autres paysages majestueux, pour lesquels la photographie atteint ses limites. Les étendues dorées où s’élancent des cactus candélabres, les vallées où s’immiscent les petites villes de Socoroma ou Putre, les montagnes puissantes qui semblent vous avaler, les plaines où paissent les camélidés locaux… Je regarde et j’ai l’impression d’être saoul. Ou d’être un lendemain de fête aux mélanges interdits. Avec en complément la difficulté de respirer qui pousse à marcher le plus lentement possible. Mais je suis simplement à 4570 m d’altitude alors que, quelques heures plus tôt, je n’étais qu’à quelques mètres, montant dans un petit bus, trop petit puisque nous voilà 4 à l’arrière. Je fais l’expérience du mal des montagnes comme j’ai fait les expériences possibles pour le faire passer, avec ces feuilles de coca à mâcher ou cette boisson au chachacoma… Mais le seul remède sera de revenir au point de départ, après avoir vu le soleil décliner et les Andes s’enrichir de nouvelles couleurs.