Mercredi 10 janvier 2018

Espace blanc. Rideau blanc. Lumière extérieure. Deux chemises blanches suspendues sur le mur de droite. De l’autre côté, le lit, la table de nuit, une tasse, une lampe, un flacon. Épinglée au mur, une photographie que je ne remarque pas tout de suite : la foule devant la grotte de Lourdes. La voix répète “Je te fais confiance.” L’accent est léger, non identifiable, on sent un peu l’effort sur la nasale. Le son est sourd, on ne sait pas d’où il provient. L’image n’est pas anodine. Elle déplace la chambre en cellule, la lumière extérieure en présence divine, la phrase en foi. L’explication qu’il me fournira est pourtant plus ample, elle embrasse ces/ses mois de présence dans un pays inconnu.
Avant cela, on a monté l’escalier. Au rez-de-chaussée on a pu voir sous des ors comme dérobés des auréoles, des images pieuses marquées de points d’acuponcture. On a pu deviner un couple sous le plastique et la peinture, comme une piété, un corps trop lourd. On a pu s’interroger sur la présence de cet objet étrange et indispensable. On a pu traverser cet espace montrant donc peu mais évoquant beaucoup, trop évident peut-être, trop trouble peut-être, espace fusion et confusion entre le désir, la foi, les blessures, les corps, les voiles. On a pu y entendre des voix parlant de la peur. Le son est sourd. On ne sait pas d’où il provient.