Lundi 22 janvier 2018

Au fond d’un couloir, en haut d’un escalier, bien après les salles de cours et les amphithéâtres, les chambres froides, une porte sombre et poussiéreuse, un écriteau : Laboratoire d’anatomie, une sonnette. Puis un visage de femme qui apparaît dans une antichambre encore plus sombre, et qui écoute le visiteur, venu exprès, dit-il, de la capitale, dans cette province pour voir ce musée, mais elle n’a pas le droit de le lui montrer, et intérieurement, tout en continuant à dire mécaniquement des phrases, il prie, il formule des incantations, il pense l’envoûter, et elle se laisse convaincre, elle prend le trousseau de clefs, elle le laisse seul.

Hervé Guibert, Vice

Beaubourg. Hors Pistes. Je prends enfin le temps, après avoir attendu S, et finalement avant d’attendre S, de regarder, lire, creuser, voir, comprendre. Mais il en faudrait, du temps, beaucoup plus, alors je filtre, je vise les mots et les films plutôt que les espaces et les interactions. Parmi les pépites, le très beau travail du PEROU – Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines, le magnifique film de Frank Smith et le superbe (mais souffrant de mon impatience dans une expo aussi dense) film de Cléo Simon sur le désert du Chili.
Mais tout de même, je dépasse le rôle de simple lecteur ou spectateur pour participer au projet “Chœurs politiques” de Frank Smith… participer pour expérimenter, participer pour s’enrichir, participer pour avancer, participer pour sourire en entendant l’expression “et ne fais pas de châteaux en Espagne”.