Lundi 24 décembre 2018

Levé à 6 heures, lune haute, cercle plein. Plage déserte. C’est un son d’oiseau qui m’a poussé dehors, sans te réveiller.

Au bout de 3 jours, je cherche ce que le paysage peut m’offrir et je sais que ce n’est pas suffisant. Les troncs qui jonchent la plage méritent une temporalité respectant la leur, et leur immobilité, tôt ou tard remuée par les vagues.

Sous mes pas, il suffit de gratter un peu pour que les détritus de plastique apparaissent, de leur effrayante couleur. Je me demande si, ainsi, les images avec un tas, un tronc, ne sont pas des portraits. Olivier Culmann m’a dit que l’on ne se voit jamais de dos, c’est ce qui l’intéressait dans ma série “Vous suivre”. Nigel ne voit jamais son tatouage. Comment peut-on se connaître entièrement ? Telle l’immensité de la dune que je scrute chaque jour, j’ignore tout de moi ? Est-ce que je cherche dans les gens de dos à voir ce qu’ils ne savent pas d’eux-mêmes ? 

Tu m’as remercié d’être là. Notre relation se cimente. C’est une amitié où se glisse la possibilité d’une douceur, où s’amuse le désir, où s’exprime celui pour les autres et les expériences d’autrefois.

Et puis Lamu. Que dire de cette visite dans la ville principale de l’île ? Tout un roman. Et la beauté de deux visages.