Samedi 11 mai 2019

Ainsi je retrouvai Toulouse. De celle qu’on dit rose, j’aurais tant à raconter, d’une couleur ou d’une autre. Il y a tant qu’on n’a jamais dit, puisque l’on avait dix-huit ans, l’âge d’être taiseux dans la chambre 141 du bâtiment R2, l’âge de regarder ce qu’il se passe ailleurs, l’âge de ne pas encore être celui que l’on sera. A dix-neuf je la laissais : le chemin des écoliers avait été trop prêt du ravin.
Ainsi je retrouvai Toulouse. Les souvenirs n’avaient plus trop de goût ni d’odeur. Pas mêmes ceux de la nostalgie. Tu m’avais proposé de nous y retrouver pour parler, j’avais refusé, net. Mais tu vois m’y voilà. Pour voir quelques images, lire, et chercher encore peut-être un visage, sans doute l’inspiration, y trouver des virgules et des mots à poser entre elles, avec, en embuscade, sans doute une émotion.