Mardi 3 septembre 2019

Tram. Elle est juste là, à ma droite. Elle parle trop fort, trop près, alternant entre le français et ce qui semble être du portugais, ça chante et chuinte. Le tram aussi dans les virages : chhhh.
Je change donc de place, m’assieds en face d’elle, bientôt mon regard, entre agacé et vide, croisera le sien. Je n’arrive pas à lire, ou si peu, elle me dérange et puis de toute façon je pense à l’écriture puisque A. Dreyfus prend des détours et des aisances qui rejoignent étonnamment quelques paragraphes rédigés récemment.
Je m’installe de travers, le dos appuyé sur la vitre : je peux croiser les jambes. Je suis donc à présent face à lui, autre passager parti on ne sait où, et j’observe son bras tatoué : demi-tranche de citron, très grosse tête de crustacé, oignon rouge, tête d’ail, feuille de chou, le tout agrémenté de volutes blanches laissant supposer que le plat et chaud, ainsi en mangerait-on.
Et l’autre ? Elle cause encore.