S’endormir ainsi, après qu’on aura donné à notre duo une forme plus étendue que celle que nous avions formé jusqu’alors et que nous formions hier en partant pour Arles. L’amitié n’a pas à sa portée les preuves que la relation amoureuse peut donner, mais elle en partage la douce aptitude à vivre ensemble le temps et les silences. L’amitié n’a pas à supporter les épreuves que la relation amoureuse doit traverser, ainsi partageons-nous des rires et des alcools, des regards et des rêves.
S’endormir ainsi, moins vite qu’hier, tant d’images en tête, qu’on aimerait ne pas oublier. Tant d’images ! Qu’en dire ? Peut-être alors, folie, ne garder qu’un nom, et écrire ici celui de Tina Bara.
Être à Arles pour la première fois, quand on a derrière soi dix ans dans lesquels la photographie s’est profondément incrustée, cela semble presque absurde. Mais ailleurs et autrement je me nourris d’images. Ailleurs, de Lectoure à Paris. Autrement, par moi-même, m’éraflant contre la quête qu’elle impose chez moi.