4 ans, m’annonces-tu. 4 heures, as-tu attendu. Je te dis que je suis heureux pour toi, et qu’aussi je cherche une blague, ou quelque chose d’idiot qui me ferait rire à la place. La suite est une oscillation, entre le besoin de te dire que j’essaye d’aller bien et que cela prendra du temps de t’aimer moins ou autrement, et l’envie de te dire que je vais bien. Des onomatopées rieuses concluent l’affaire, tu y réponds. Il y a donc le verbe aimer, dont on ne sait pas trop quoi faire, quelle acception lui donner dans une histoire comme la nôtre, je ne t’aime pas comme tu m’aimes, tu ne m’aimais pas comme je t’aimais, et peut-être que nos deux rivières aux débits différents ont besoin d’une accalmie, d’une période de sécheresse, pour s’aimer juste comme il faut et se rencontrer à nouveau.
Ce verbe sur lequel on met tant de choses, je ne peux que jongler avec lui, en pensant à ce que Z m’avait dit au début, ce “Je t’aime” qu’il fallait dire à ceux qu’on aimait, quelle qu’en soit la forme, la profondeur. L’amour et l’amitié partagent un verbe, et nous voilà à la fois empêtrés et chanceux des nuances qu’on peut lui offrir.