Lundi 30 septembre 2019

On aura quitté la solitude du dimanche pour un lundi travaillé, et on aura recouvert ainsi l’obsession née du vide par des pensées plus douces, mais des pensées, néanmoins, là, puis des paroles, le soir venu, en compagnie de R, nommé “un ami d’ami” à M que j’avais croisé devant les légumes et à qui j’avais lancé un “hey” joyeux, avec un J comme joli – private joke – avant de lui dire que le dimanche avait rimé avec cafard et qu’il me réponde qu’il détestait lui aussi les dimanches, ce à quoi je ne crois pas lui avoir répondu que non là c’était circonstanciel. Mais les pensées adoucies n’empêchent pas moults questionnements sur le passé et l’avenir, sais-tu, d’ailleurs avant le rayon des légumes j’avais commencé à t’écrire, bafouillant avec outrance, espérant te faire sourire, oui commencé à t’écrire que peut-être tu…

On aura continué à s’agripper au défilé des jours dans tout ce qu’ils ont de plus délicieux, et c’est ainsi qu’on discutera avec l’un des garçons parallèles, là-bas, si loin. L’expression “garçon parallèle” s’impose le soir, tout est presque éteint, je viens de lire quelques lignes de Rétine, je trouve qu’on dirait du Jean-Philippe Toussaint, je m’ennuie plutôt à le lire et je viens de m’envoyer par email, depuis mon petit écran de téléphone, quelque chose qui ressemble quasiment mot pour mot au paragraphe précédent, sorti comme souvent ça sort, en un trait, vlan. L’expression “Garçons parallèles” me plait, elle dit tout, même si les géomètres y verraient un affront et proposeraient le mot “satellite” pour nous faire tourner la tête. Les phrases avec Antonio, là-bas, si loin, sont fragiles, peut-être comme elles l’étaient avec le garçon aux yeux noirs, c’est peut-être ça l’Amérique, un continent taiseux, mais ici soudain voyez-vous j’écris son prénom, je romps les habitudes, pour que ce soit lui et bien lui, pas la même initiale venant du même pays, guapo distant comme un autre continent : entre nous l’Atlantique, avec un A, encore.