Vendredi 25 octobre 2019

Me muero por regresar, écrit-il. Un jour il reviendra, je lui dis d’être patient et de fil en aiguille nous rions de la transparence des maisons. Je lui demande alors des photos de la sienne. Il m’en envoie, c’est sa chambre. C’est une chambre d’étudiant, même si je pense que mes logements d’étudiant n’ont jamais ressemblé à cela. C’est une chambre d’étudiant en architecture alors sur deux photos, il y a des dessins, ici accrochés au mur au-dessus de son tout petit bureau, beaucoup, les siens, des façades, des motifs, beaucoup de couleurs, des courbes et des lignes qui forment des idées, et puis là, en plan plus serré, des plantes, des arbres. J’aimerais l’interroger, parler autrement, ailleurs, lui demander pourquoi, comment, savoir qui il est, derrière cette absence de sourire et ces croquis, savoir qui j’aurais pu être si j’avais étudié l’architecture et été mexicain. Surtout il y a, au-dessus d’une étagère, cet alignement de quatre rangées de huit cartes postales en noir et blanc et parmi elles, plusieurs fois, cette sculpture gigantesque qu’il me semble connaître – et qui s’avèrera être celle d’André Volten, à Utrecht, dans la série photographique “Riding Modern Art” – mais au lieu de lui demander plus de précisions je lui parle plutôt de cette plante  en pot qu’on voit sur l’image et que j’aime tant. Monstera, écrit-il.