Mardi 29 octobre 2019

Images au combat. Depuis hier, les exemples se succèdent, les paroles montrent, les images disent. On passe de Stonewall aux abattoirs d’Alès, du Rwanda à la Turquie, d’une prison à une cité, du Mexique au boulevard Mortier. Je note, inlassablement, aspiré par le sujet et les locuteurs, même dans la pénombre d’une projection. Je me nourris et me demande, entre les virgules, comment à la fois nourrir les travaux en cours – dont ce fichu livre où les combats n’ont pas d’images -, et comment combattre d’une part au-delà de moi et de ma photographie, et d’autre part au-delà des soirées où le ton monte parce qu’il faut parler fort aux autres pour imposer à soi-même un ancrage idéologique dans lequel on échoue. La réponse est au milieu des notes prises : même si le combat est perdu d’avance, par éthique, il faut faire du bruit : montrer, dire. Et redire ça ici, quitte à, pour une fois, oublier la chute.