Il m’attend, j’ai mal lu, je fais un détour, me voilà, il m’attend. Nous n’avions pas vraiment pris le temps de parler lorsqu’il m’avait invité chez lui : il y avait foule. Foule relative mais disons foule, ses invités étaient assis, une vingtaine peut-être déjà arrivés, oh oui, une bonne vingtaine. Je crois qu’il avait fallu faire la bise à tout le monde, dire mon prénom, oublier le leur. Nous n’avions pas vraiment parlé, peut-être parce que j’étais dans ce sentiment qu’il me fallait trouver ma place, là, debout, me resservant un verre de vin de temps en temps, ni à l’aise ni mal à l’aise, juste pas trop au bon endroit au bon moment.
Nous voilà, un bar, une pinte, quelques cacahuètes, meilleur endroit, meilleur moment, évoquant notre relation commune, cette soirée, pour en venir à ce qui nous relie, la photographie, les projets, les envies, les idées, les expériences, les hasards, les rencontres, l’heure file, on m’attend, il vient, il n’a rien à faire alors on va voir, là-bas il y a les autres, on regarde, on commente mais pas trop, le vin est un peu bouchonné, le lieu aussi : il y a foule.