Samedi 23 novembre 2019

Alors nous voilà, nous esclaffant en descendant du tram, légers et joyeux, peut-être un peu grisés par le vin et les usagers qui nous regardent amusés. Le trajet n’est alors pas la plus courte des lignes droites, mais finalement nous arrivons, dans cette ambiance heureuse d’un samedi soir fiévreux où l’on attend pas que les bides gisent.

Mais bien vite on oublie ce jeu de mots — et en écrivant soudain je repense à l’amie d’A, à cette terrasse de Sébasto où avait crissé un siège et la distance entre nous, qui racontait que son temps préféré était le présent de narration — et l’on revoit T, L, R, E, V, I qui se fait appeler J, etc., etc., ribambelle de visages, soudain l’un barbe pailletée, puis l’autre bonnet-d’âné, etc., etc., qui sais-je encore, et puis nous, revenons à nous, sautillant pendant Corine, slowant dans – je cite – le meilleur moment de la soirée, nous séparant trop tôt, mais J tangue un peu trop. Alors, dans cette forme de solitude au milieu d’autres, spectateur resté là dans mon blouson trop chaud, je regarde la foule. C’est La Bordelle. Et j’aime ça.