Jeudi 5 décembre 2019

Oh bien sûr on n’ira pas, ici, sur le terrain glissant des certitudes. Mais on s’arrêtera sur celui des luttes, indispensables. Dans le miroir qui montre notre visage, je vois depuis longtemps celui qui ne participe plus. Mais il fait beau. Alors je retrouve les visages d’autrefois, les drapeaux d’autrefois, les airs d’autrefois, quand on marchait sur les boulevards parisiens et sous les slogans.
Dans mon souvenir, les cortèges étaient hurlants mais regardez-les qui s’avancent, drapeaux rouges CGT, drapeaux rouges FO, drapeaux rouges PCF, dans une lutte presque silencieuse rompue par une explosion de pétard. Paf. Puis une fusée de détresse. Wiiiiz. Mais tout de même, lui, là, tandis que place de La Victoire je les regarde passer, cherchant un visage à immortaliser, lui donc il s’égosille dans son micro au pied d’un ballon géant et d’une sono qui s’épuise en voulant maintenir les 42 régimes. Me tendrait-on une perche avec ce mot, régime ? M’attendrait-on sur un trait d’humour bananier ? Attendez-vous la grande Zoa ? Tsssst non, personne à propos des régimes n’a ce tic*.

* J’ai aussi tenté un truc du genre “Il n’y a plus guère d’esprits brillants que les régimes n’astiquent.” mais c’était bancal.