Je te cherche. Au loin je reconnais ton manteau gris clair, quelque chose proche du vair, je presse le pas, te tape sur l’épaule. Tu te retournes, me dis “Bonjour Arnaud, ça va ?” comme si de rien n’était, comme si on s’était vus hier.
Tu choisis le bar, c’est une bonne idée, je ne le connaissais pas. Tu ne veux pas de gâteau. Ni d’une deuxième cuillère. Tu me racontes les mois passés depuis mi-mars, les kilos perdus, le stage, la quête d’un travail, ce logement que tu partages avec ce garçon et cette situation qui t’a poussée à me revoir. Tu regrettes ton silence et les restaurants manqués, mais je te dis que c’est ainsi, que c’est peut-être mieux, que je suis heureux de te voir, comme si on s’était vus hier.