Regarder l’année passée, voir des noms, des présences, des rencontres, des yeux, des aimés, aimés dans toute l’acception d’un verbe qui tant embrasse : famille, amis, eux, toi, vous.
A l’heure du bilan d’une année forte, les initiales s’alignent, une cédille s’impose, une dissection carotidienne s’immisce, les photographies s’empilent, les mots continuent ici, les trains m’emmènent vers ou avec l’autre, les amitiés se renforcent ou se créent, les whatsapperies quotidiennes lancent encore et encore leurs smileys hilares et leurs larmes de joie aux coins des yeux.
A l’heure du bilan, je vois l’absence d’exposition en 2019, ce livre qui s’enlise mais 22 images du Japon dans ce beau livre à la couverture rose, un nouvel appareil photo et tant d’idées exaltantes avec l’envie de leur donner vie.
Ce 31 décembre, il y a aussi un film, Le Pays des sourds, touchant, simple, sobre, donnant à voir la dure réalité d’une partie de la population que là, dans ce qui devrait être un moment de joie, on force à parler. Plus tard la pièce montée s’effondrera. Peut-être qu’on pourrait en rire, ce n’est rien, quelques choux, et une nougatine un peu émue.
Ce 31 décembre, il y a aussi toi, qui te découvres, autre, ainsi, là, dans cette tenue qui nous amuse mais qui soudain te construit. Nous rions, oh nous rions bien sûr, de te voir si belle en ce miroir, mais tu m’émeus. Sur la terrasse, dans ce questionnement permanent sur toi, tu répètes que tu es normal, pour t’en convaincre. Nous nous amusons, sommes heureux, et tout cela est normal. Il y a un an nous étions ensemble, rien que tous les deux, dans ce duo que j’aime. Ce soir nous sommes encore là, toi et moi, notre duo a cette même forme qui, au détour d’une danse, se rapproche un peu. Encore là toi et moi mais entourés d’eux. C’était cela 2019, non ? Être avec vous.