Jeudi 3 septembre 2020

“J’ai rencontré un mec… Tellement beau ! Et fonctionnaire en plus !”
Z.

Tram, retour du travail. Il a acheté des plantes. Il porte un pantalon beige, taché sur la cuisse droite. C’est peut-être l’eau des plantes. Sa braguette est un peu ouverte, je crois. Je regrette de ne pas avoir pris mon carnet : il est sur la table de nuit. Je l’ai laissé là en me demandant si par curiosité tu l’ouvrirais. Juste comme ça, pour voir. Pas pour lire. Ou peut-être pour lire. Peut-être que j’avais envie que tu lises cette langue dont tu sais si peu et que j’ai écrite fatigué.
Depuis quelques temps j’ai retrouvé cette habitude. C’est-à-dire que j’avais écrit sur la plage et mardi soir, en t’attendant. Les mots ne glissaient pas si bien, sur le papier, j’avais un peu mal au poignet et le stylo bille ne me convenait pas. Je ne savais pas exactement ce que je devais écrire sur nous, dans ces lignes. Sinon ton sourire, parfois. Sinon ma patience. C’est dans le mail que je m’envoie, face au garçon et aux plantes, que j’évoque cette absence de toi (ou de nous) quand nous sommes ensemble. Je ne sais pas encore que le soir, longuement, nous dirons ce que nous essaierons de dire.