Jeudi 29 octobre 2020

On ne parle plus que de cela, cette appréhension d’être là, seul, tandis que le jour déclinera de plus en plus tôt ; il y a aura les nuits froides et ceux dont les fenêtres donnent sur la rue ne verront plus que de rares ombres passer, téméraires ou justifiées.
Je dis ce que j’ai cru entendre hier soir, je dis qu’il a dit que la mort est inacceptable alors qu’on devrait apprendre à l’accepter, elle est là, elle vous attrape, comme ça, tôt ou tard. Il a peut-être dit qu’elle est inacceptable dans un pays comme le nôtre, on ne sait pas trop comment il faut interpréter ça, de toute façon peut-être ne l’a-t-il pas dit non plus.
Finalement, qu’importent les mots. Nous revoilà éloignés de la potentialité d’un mouvement vers celui qui. Nous revoilà à devoir montrer patte blanche dès qu’on quittera notre espace feutré, celui qu’on éclairera de plus en plus tôt puisque l’automne n’a pas l’intention de reculer, espace vide rempli du vide de soi, sans avoir eu le temps ou la chance d’y laisser entrer un autre.