Alors on invente des histoires. Alors on se voit. C’est simple, il fait beau, j’apporte des gâteaux. Quand on ne se voit que tous les deux, c’est toujours autre chose. C’est toujours pour se dire autre chose. Pour se dire encore que nous sommes pareils, toi et moi. C’est inestimable, d’être pareils : ça offre des sourires, ceux qui viennent de ces connivences. C’est reposant, d’être pareils : ça offre des silences, ceux qui viennent de ce qui n’a pas besoin d’être expliqué. C’est amusant, d’être pareils : ça offre des audaces dans ce que l’on dévoile, puisque nous ne le sommes pas tout à fait, pareils.
Mais, pareils ou pas, c’est si bien d’être là. Tandis que nous déjeunons, je réalise que j’ai loupé notre anniversaire. C’était le 13, je crois ; pourtant je n’en dis rien. Peut-être nous serions nous étreints ? Tu avais, ce soir-là, voulu me dire que tu étais dans une situation particulière. Mais nous étions pareils, déjà.