Jeudi 31 décembre 2020

Est-ce immuable ? Faire un bilan le dernier jour ? Regarder derrière pour peut-être mieux voir ce qui nous attend devant, ou ce que l’on souhaite. Mais non, pour cela c’est inutile : oh l’on sait déjà ce que l’on espère pour les lendemains, quel que soit le jour du calendrier.
Regarder derrière, tout de même, pour rendre hommage. 366 jours, tout de même ! Voir les moments intrépides, les ciels dégagés, et les douleurs des autres. Chercher à sourire des épreuves, des traversées immobiles et cloitrées. Penser à vous. Ici combien de fois vous ai-je parlé ? Si l’on me demandait quel souvenir de 2020 j’aimerais emporter sur une île déserte, serait-ce ces mots avant d’entrer chez le coiffeur, ou cet inattendu dans un couloir d’hôtel, ou cette heure apaisée à parler de nous, ou cette seconde où l’on sait qu’il n’y en aura pas d’autres, ou cette main qui remonte des cheveux et qu’un sourire subsiste sur une image floue, ou la tête que tu penches à peine, ou ton regard comme ça presque sévère, ou ta main qui désigne ce chemin de croix au creux du crépuscule. Puisque malgré cette année de distance, de silence, d’attente et de solitude, j’aime à penser à vous et aux autres, j’aime à me dire que la solitude n’existe pas. Et tandis que le dernier soleil décline, dans cette langue dont je ne sais rien, tu es là qui chante l’amour.