Il y a ce paysage de l’Adour, une brume, des feuillages roussis. L’image me plait, le projet décrit dans le cartel aussi. Tu me rejoins, te voilà, je te résume le propos de l’exposition, les images, le projet, les idées, parfois pas, là je t’explique qui est Agnès Varda. Je te dis que si j’étais un peu plus moteur de mes projets photographiques en jachère, j’aurais peut-être ma place ici, mais c’est un peut-être dont je sais clairement tout ce qu’il implique, je ne suis ni fou ni naïf. Devant le paysage de l’Adour, tu dis que n’importe qui aurait pu faire cette photo. Je te regarde. Je ne suis pas sûr d’avoir compris, parfois ton anglais est un roc, souvent mon oreille est un puits de doutes. Oui, tu as bien dit cela. Je te dis que toi qui fais de la photographie, tu ne peux pas dire cela. Je n’ai pas beaucoup d’autres arguments, je parle du regard, du moment, mais je n’arrive pas à traduire l’impalpable dans cette langue. Dans ce type d’interstices où l’idiome est un frein, les mondes différents dans lesquels nous vivons sont encore plus espacés.