Mercredi 31 mars 2021

I est venu poser. Pas très longtemps, le temps de faire connaissance, le temps d’un sandwich au soleil, d’un café et de quelques clichés qui rallongent la pause déjeuner et raccourcissent un peu le soir. C’est un travail en cours : des visages, des corps, des courbes, des mains, des ombres, des formes distinctes ou indistinctes. Je cherche. C’est aussi un travail sur moi que de savoir regarder l’autre. 

Et nous voilà le soir, je découvre que c’est la journée internationale de visibilité trans. Coïncidence : I est un garçon trans.

Alors pour lui, pour les garçons et filles trans que j’ai croisés sur mon chemin et qui pour certain(e)s sont encore présent(e)s, notamment R, je me dis que c’est le jour de mettre quelque chose sur ce réseau social bleu où l’on me lit, et où je peux les rendre moins invisibles parce que présents aussi dans ma vie.

Alors je lui demande si je peux diffuser une photo, pour l’occasion. “Je suis ok, peut-être pas ma tête si jamais les gens réagissent mal ou quoi“, me dit-il.

Alors, sur le réseau social bleu, il y a cette image d’un homme, visible et invisible.