Mardi 27 avril 2021

Je suis sur le canapé. Je clique. Encore. Le visage et le nom d’Emmanuelle Huynh apparaissent sur le site web de France Culture. Je clique. Elle m’embarque. Elle m’embarque dans la joliesse (Ah Debussy !), sa personnalité et ses souvenirs, et un peu dans les miens : le Japon, Le Dépays de Chris Marker, la Villa Kujoyama, et ce que Ch m’en avait dit, d’Emmanuelle Huynh, souvenir flou d’une douceur dans ses mots et d’un respect immense. Tout cela — tout ce qui gravitait autour de Ch et donc de moi plus ou moins directement — a presque entièrement disparu. Je ne mentirai pas : cela me manque (parfois ? souvent ?) tout ça, tout ce monde, ce gratin de gens différents, passionnés, artistes. Oh j’étais parfois un peu potiche, on invita quelques nombrils surdimensionnés à notre table, je vécus quelques moments d’un ennui mortel, mais il y avait une stimulation, quasi permanente. Ça questionnait. Avec le recul, aujourd’hui, je me dis que même l’ennui questionne quelque chose. S’emmerder n’est jamais inutile. Enfin j’espère. Parce que certains soirs, seul devant mes films “différents”, je m’emmerde sévèrement.

Et puis, plus tard, une autre femme, une autre voix, une autre histoire.