Mardi 6 juillet 2021

J’ai reçu ton message  à 1h08, il est 8h05 quand je le découvre. Tu m’y annonces sa mort.
Je suis sans voix. Je te réponds, je cherche les mots, je suis bref, je te dis que je suis là ; je sais que dans cette ville tu es presque seul. J’imagine tout ce qui te traverse, mais puis-je l’imaginer ? Je pense aux minutes et aux heures glaçantes qui se sont écoulées et s’écoulent encore. C’est un précipice qui me vient comme image. Je prends ma douche ému, je mange machinalement mon muesli en pensant à toi.
Je ne l’avais pas encore rencontré. Tu m’avais dit que nous nous entendrions bien. Le sort ne nous en a pas laissé le temps. Que le sort te laisse-t-il à présent ?
Je repense bien sûr à cet appel manqué, de toi, au milieu de la nuit. J’avais d’abord tenté de me dire que c’était une erreur, sinon tu aurais laissé un message, ou insisté. A un horaire pareil, vraiment, on pourrait se tromper ? A plusieurs reprises, dans la journée de dimanche, j’avais voulu t’appeler, pour me rassurer, mais je n’y pensais jamais au bon moment, je me disais “il faut que”. Quelle drôle d’idée d’attendre pour être rassuré. Quelle moche idée d’attendre.