Jeudi 19 août 2021

Il y a ce moment, sur la route, où l’usine baignée par le soleil de 18h a cette teinte dorée qui m’échappe et s’éloigne. L’usine, combien de fois sommes-nous passés devant depuis l’été 2008, sur cette route entre Boé et Lectoure ? Combien de fois me suis-je dit qu’un jour elle serait là, dans ce journal ? Pas cette fois, pas encore.
L’après-midi avait en effet été portée par les images de l’été photographique de Lectoure, de l’admirable exposition Azimut du collectif Tendance Floue, jusqu’à la joliesse de deux corps d’enfants plongés dans l’eau captés par Julien Coquentin, et puis entre les deux, des propositions que j’ai trouvées plus ou moins généreuses, plus ou moins douces, plus ou moins intéressantes, des moments de poésie qu’il faut réussir à attraper comme leur auteur aimerait qu’on les attrape mais je n’y suis pas parvenu. Je crois qu’il y a, dans toute cette photographie qui frôle avec le trop peu et une forme de sensibilité vaporeuse, quelque chose qui de plus en plus m’échappe – ou plutôt est-ce moi qui veux m’en échapper. Mais il y a eu aussi – surtout ! – le nom de François Méchain, avec ce quelque chose chez lui qui creuse, qui creuse surtout en moi sans savoir expliquer ni où ni pourquoi, notamment parce qu’un festival ne donne pas beaucoup le temps, on ne peut pas être là et rester, il faut passer à la suite et digérer encore ce qu’il y avait derrière, voire même perdre son temps à sniffer des colliers planqués sous des visons.