Mercredi 15 septembre 2021

C’était peut-être plus l’instinct de survie qu’une véritable envie qui m’avait fait réserver une place pour la conférence d’Elisabeth Lebovici. Tu m’en avais parlé, sous la nuit, peut-être le ciel était-il étoilé mais je regardais ailleurs. Je sentais qu’il fallait, en plus du retour au cinéma, en plus des livres, me ré-emparer de l’art et de ceux qui en parlent. Qu’il fallait oublier la ville et tout ce qu’elle représente, pour en voir autre chose, un bruissement. Que l’amitié, les amitiés plurielles dirais-je, ne suffisaient pas, quoi qu’elles m’offrent un vendredi ou un samedi soir. D’ailleurs, j’ai aussi depuis réservé des places pour 6 spectacles de danse, c’était par là que ça passerait aussi, comme si combler l’absence passait par les corps.

Certes j’ai loupé la “Marche”, dimanche, j’ai choisi la mer, ou plutôt l’a-t-on choisi pour moi, la mer et d’abord cette dune contemplant un horizon vert sapin ou bleu de vagues. J’ai loupé la Marche et la folie généreuse d’un cortège multilgbtqiacolore qui passe sur la ville un joli coup de pinceau, dépoussiérant les avenues.

Mais ce mercredi soir, je suis là. Elle parle d’Absalon et elle n’en parle pas tout à fait, elle dit “Ce n’est peut-être pas pour moi”, elle est drôle, elle dit aussi “Je n’en vois pas du tout le sens”, elle me rassure, elle parle de Marcel Mauss, elle dit encore : “Qu’est-ce qui est fou ? Crier ou ranger ?”