Soudain sur l’écran, les photos du 28 juillet dernier. Je les avais oubliées ; je cherchais autre chose. Photos de famille en petit comité avec ma sœur ainée et O : j’en fait 7, en commandant mon appareil photo depuis mon téléphone. Sur la première et la deuxième, mon père, insouriant. Ce mot n’existe pas mais c’est ce qu’il me vient à l’esprit en voyant son visage. Sur les suivantes c’est différent, le sourire est là, léger, discret. Mais c’est sans importance. Je regarde ces photographies avec une émotion inconnue, sur laquelle je n’arrive pas à mettre le mot de tristesse, c’est un peu comme si, quelque part en moi, j’étais légèrement aspiré par le vide créé par l’absence : il est sur ces images, et ce sont, les dernières que j’ai de lui. Il est sur ces images, je le regarde fixement, comme si je prenais conscience de la place qu’il avait, comme si en même temps il ne pouvait plus y être, sur les photos. Sur la dernière je crois qu’il se force à sourire, ça fait comme une grimace, lui qui posait si facilement, lui si photogénique, disait toujours ma mère.
Lors de mon séjour de mi-septembre, en effet, je n’ai pas fait de photo de lui. Il y a cependant 4 images de maman, que j’ai surprise à travers la fenêtre. Elle sourit dans un mouvement, dans un signe de la main. Et c’est joli et doux.