Il fait frais, nuit tombée, et nos regards s’attardent parfois sur des passants. Nous parlons peu d’eux sauf de leur beauté, de leur démarche, de petits rien qui vous embarquent dans l’un des sujets du soir : l’état amoureux. Nous ne savons rien d’eux mais n’attendons qu’une chose : qu’ils s’attardent eux aussi. Je te parle de P, de T, de leur visage leurs yeux leurs mots, de ce journal qui a du mal à s’extraire de la présence des autres et qui a du mal à dire puisque ils pourraient savoir, comprendre, interpréter, mais c’est la règle du jeu. Tu me parles de G, tu bafouilles en essayant de répéter les mots qu’il t’a écrit, cette nuit. Soudain tu es fragile. Et c’est joli, ça.