Lundi 5 décembre 2022

Le lendemain du tournage, on reste sous l’impression du spectacle, on ne remarque rien d’autre que les fautes, on s’hypnotise sur des détails absurdes. L’admirable du cinéma, c’est ce tour de cartes perpétuel qu’on exécute devant le public et dont il ne doit pas connaître le mécanisme. La nature nous a donné des nerfs pour souffrir et prévenir, une intelligence pour savoir souffrir et nous mettre en garde. La lutte contre la souffrance m’intéresse au même titre que le travail du film.
Jean Cocteau ; La Belle et la bête, journal d’un film