Voilà bientôt cinq années – il manque un mois et deux jours – que l’on se connait. J’ai le souvenir précis de ce moment où j’ai franchi la porte de chez toi pour découvrir ton accent, ton sourire et ta jovialité ; tu n’avais pas le même prénom.
Ce soir, tu me racontes que tu n’étais que depuis peu celui que j’ai rencontré alors, dans cette identité et ce corps qui, au fil des ans et des mois précédents, avaient changé. Tu ajoutes que j’étais presque inédit, moi-même. Non, je ne crois pas que tu me l’aies déjà raconté, mais te rappelles-tu que j’oublie tant ?
Tandis que tu parles, je pense à ces moments à nous ; mon esprit cherche à s’accrocher à tes mots mais irrémédiablement se déplace vers ce qu’ils me rappellent et vers ce qu’ici j’aimerais en dire. Sur ton tee-shirt, il y a mes vingt ans.