Les Mots, fin de la première partie. Sartre parle du cinéma, de la musique des films de sa jeunesse puisque muet, le cinéma. Il parle de la musique que joue sa mère et des films qu’il se crée. C’est magnifique.
Il y a, entre les pages 110 et 111, un marque page qui a été, je suppose, celui de mon père, un bout de papier de 4cm sur 10, déchiré d’un cahier peut-être, dont il subsiste 15 marques de pliure. Je me demande s’il s’est arrêté là, dans le livre.
Ce rien m’émeut. Il y a peut-être plus de la vie de mon père dans ce papier marqué de pliures que dans tous les livres qu’il a achetés, mais je ne sais pas expliquer pourquoi. Encore une fois, je me heurte à l’indicible. Il y a là ce qui normalement n’aurait pas dû subsister, un petit rien parmi tous les autres. Il y a là son année 1964, la jeunesse évanouie.
Que reste-t-il de mes 18 ans et surtout qu’ai-je envie d’en garder ?