Je cherche le prénom de L : j’hésite à mettre son visage au milieu des images. La photo a été prise à Versailles, c’était l’été, il y avait Z aussi.
Et puis le visage d’A apparait sur la plateforme de discussion verte : je n’avais répondu à son smiley du 17 août 2020, je ne sais pas pourquoi.
Non pas que je l’avais oublié, son visage. Mais il est le même mais un autre : une boucle d’oreille assume une identité. Il ne sourie pas, il est presque de profil, il regarde l’objectif ; ses yeux sont verts, sa barbe brune, ses cheveux ras comme en 2019. Il est ceux qui resplendissent quand ils ne sourient pas.
Je suis pour lui un premier souvenir. Il est pour moi le souvenir d’un prénom menti. Il se serait alors appelé comme mon grand-père, même prénom, même nom – le deuxième pour lui, celui de sa mère. Combien ont menti sur un âge, une géographie, un état du cœur, un état civil, glissant entre les non dits pour être ce qu’ils voulaient alors être eu moment du silence : un autre.