J’ai mal à la tête.
Combien de fois ai-je répété ces mots ? Et au moment même où ils franchissent mes lèvres, réalisé que rien n’a changé.
Et pourtant, je ne peux m’empêcher de le dire : j’ai mal à la tête.
Ce n’est pas la vérité ou l’exactitude que je recherche lorsque j’énonce j’ai mal à la tête. Ni même la compassion de mon interlocuteur (on a beau s’épancher, la douleur reste avant tout une affaire personnelle, où l’autre ne peut tenir qu’un rôle mineur). Non, ce que je désire, inconsciemment, c’est capturer le mal de tête dans le filet du langage. M’en débarrasser par le simple fait de le nommer.
::: Raphaël Rupert ; Mes migraines