13h20. Je t’envoie une photo de ton livre. Il est arrivé hier à la librairie, aujourd’hui entre mes mains. J’ai envie de cela, te faire signe. Je te dis que je viendrai bientôt. Tu seras disponible. Nous nous verrons donc. J’en suis heureux je crois, ou quelque chose comme ça.
18h12. Je viens de lancer la réunion Zoom pour rejoindre Mathieu Simonet et quelques autres. J’imagine du monde : nous sommes neuf, deux hommes seulement, lui et moi. Nous sommes là pour écrire notre journal, sans rien dire, sur un carnet. Le mien, entamé le dimanche 1er octobre, est à spirales, de marque Clairefontaine, 6 euros, acheté à la petite papèterie où j’aime tant aller ; elles ont un accent russe. J’écris au feutre, ça glisse, mais ça coince, ma vie, mes idées coincent, tout ça est rouillé, moche, mais je sens qu’il faut ça. J’écris pour savoir si je peux écrire, ai-je récemment noté. J’écris dans des carnets pour faire trace et faire face. Celui qui, au feutre noir, ne sait pas quoi dire ni surtout comment le dire, c’est moi. Un autre moi qu’ici, sans doute.