Trop ! Des milliers de messages dans la boîte de réception, des milliers de messages envoyés. Trop d’images. Trop de souvenirs. Trop de fichiers. Des gigas. Alors je cherche les pièces jointes trop lourdes, j’inspecte, parfois j’hésite, souvent j’efface. Parfois, peut-être que le passé m’encombre. Parfois c’est le présent. Souvent c’est cet espace entre les deux, qui s’accroche, encore trop là. Pourtant parfois, peut-être en ce moment, je ne sais pas si je veux vraiment l’oublier, ce passé si proche, je ne sais pas si je veux le quitter, cet espace, je ne sais pas si je veux retourner dans quelque chose qui ressemble plus au vide qu’à la plénitude.
Se détacher, c’est un peu n’être plus soi-même car c’est être un autre que celui qu’on était la veille. C’est peut-être cela qui m’encombre. L’instabilité. C’est pourtant par cela que je vibre ? Va savoir.
Sans doute, je ne veux pas que le lecteur sache. Il n’est pas rare que, malgré mes peut-être, je sache. Sur mes pensées j’appose des flous gaussiens et ça devient des phrases.
Peut-être que j’ai peur de ne plus du tout vous aimer.
Peut-être que j’aime juste la sonorité de la phrase.
Peut-être que ce serait trahir l’amour qu’il y a eu.
Mais tout cela n’a rien à voir avec les courriels qu’il faut effacer.
Alors au milieu des messages totalement oubliés, au milieu des gigas, ces photographies bleues que tu m’as envoyées le mercredi 29 février 2012. C’est beau. Étrange. Nuit américaine ? Il y a même des vaches. Où étais-tu ?
