8h04. Mes yeux se posent sur l’heure, mon corps s’expulse du lit, mais il est trop tard. Le train de 7h46 est parti.
Il n’y a rien à faire, il n’y a qu’à choisir : partir tout de même ou rester. Tu es dans ce train. Tu as laissé quelques mots, depuis l’heure de ton réveil. Tu disais en souriant « Don’t sleep over ! » I did.
Je regarde mon appartement. Je n’ai pas envie d’être là. Si je reste, je ne vais pas être ailleurs, c’est-à-dire que ma tête ne va pas être ailleurs, qu’elle va rester figée dans tout ce qui l’encombre : le travail et le reste. Les listes. Le foutoir de mon bureau. Ce n’est pas à toi que je pense, c’est à moi. Je te le dirai plus tard, puisque plus tard nous serons ensemble, puisque finalement je partirai. Je prends mon temps et puis je pars. C’est le train de 10h46. Je ne suis pas en retard, je suis au temps qu’il faut.
::: Elise Parré, La Base // Exposition « La Condition extraterrestre »